Alexis Carré est diplômé de Sciences Po Lille, promotion Romain Gary (2013), spécialité « Stratégie et Communication des Organisations », mais également d'un M2 en « Philosophie Contemporaine » à Lille 3 et en « Études Politiques » à l'EHESS. Il a par la suite débuté l'écriture d'une thèse de doctorat à l'École Normale Supérieure sous la direction de Jean-Claude Monod intitulée : « Guerre et loi. La refondation du libéralisme face à la révolution conservatrice chez Leo Strauss et Raymond Aron ». Il travaille désormais à l'université de Princeton en tant que Postdoctoral Research Associate au sein du James Madison Program in American Ideals and Institutions.
La Société des Amis de Raymond Aron lui a attribué le Prix Raymond Aron pour la recherche 2021 en récompense de ses travaux de doctorat effectués à l'ENS intitulés : "Guerre et loi. La refondation du libéralisme face à la révolution conservatrice chez Leo Strauss et Raymond Aron" (http://raymond-aron.ehess.fr/index.php?329)
Découvrez également ci-dessous ses dernières publications académiques :
Alexis Carré (2022) « Raymond Aron and the moral and cultural conditions of liberal democracy during war time », History of European Ideas, vol. 48, no. 8.
https://doi.org/10.1080/01916599.2022.2121304
Résumé : Si la spécificité de la démocratie libérale, en tant que régime, est de fonder le pouvoir sur le consentement alors la violence politique paraît entrer en conflit avec la compréhension de soi des sociétés dont il informe le fonctionnement. La justification des motifs susceptibles de légitimer cette violence devient pour cette raison un problème politique et philosophique dès lors que ce régime fait face à la nécessité de recourir à des moyens d'action violents. Atteignant sa maturité intellectuelle dans les années 30 à 40, alors même que les États démocratiques chancelaient partout en Europe, Raymond Aron avait une perception aiguë de cette difficulté. Une incursion dans ses écrits de l'époque peut nous aider à identifier le type de fondements culturel ou moral dont notre régime a besoin s'il ne doit pas s'effondrer par temps de guerre. Ces textes éclairent également sa pensée politique d'après-guerre et nous permettent de réévaluer certaines interprétations dominantes de son œuvre reposant sur l'antinomie entre Kantisme et Machiavélisme. Lorsqu'on la compare avec chaque terme de cette antinomie la conception aronienne de l'action, l'accent qu'elle met sur les vertus ainsi que les obligations et le caractère moraux, se rapproche davantage de la science politique d'Aristote que des sciences sociales et politiques modernes.
Alexis Carré (2022) « La vocation politique chez Aron : de la sociologie du charisme à la phénoménologie de l’ambition », Le Philosophoire, vol. 57, no. 1.
https://doi.org/10.3917/phoir.057.0107
Résumé : La science peut-elle informer la décision politique ? Peut-elle comprendre l’objet politique sans se mettre à la place de celui qui décide ? La position d’Aron sur ces questions s’est forgée au travers d’une confrontation critique avec l’œuvre de Weber. Selon lui, loin de seulement fournir le critère d’une méthode rigoureuse, la neutralité axiologique contient une philosophie implicite qui, poussée jusque dans ses conséquences ultimes, aboutit à une politique nihiliste. Parce qu’il refusait une telle politique, Aron a tâché de réconcilier la compréhension de la réalité politique avec la nécessité du jugement moral, la tâche de la science et celle de la décision politique. Cette démarche se manifeste particulièrement dans sa pensée de la gouvernance et de la nation.
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